La route des esclaves

La route des esclaves

C’est en 1492 que Christophe Colomb découvrit les Amériques dans sa quête du nouveau monde. Les premiers esclaves furent des indiens. Des hommes peu résistants aux grands travaux. C’est ainsi que les regards se sont naturellement tournés vers les africains plus massifs et résistants. C’est donc au 15ème siècle que les forts portugais, français, anglais, danois, hollandais se sont installés sur la côte béninoise pour développer le commerce triangulaire qui est une traite négrière menée au moyen d’échanges entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques pour assurer la distribution d’esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde (continent américain), pour approvisionner l’Europe en produits de ces colonies et pour fournir à l’Afrique des produits européens et américains (des pacotilles essentiellement).

La route des esclaves de Ouidah est le chemin que les esclaves venus de différentes régions de l’Afrique empruntait pour être regroupés à Ouidah avant d’être déportés vers le nouveau monde. Cette route se décompose en six (6) étapes à Ouidah que je vais vous faire découvrir.

Étape 1 : la sélection des esclaves

La sélection des esclaves se faisait à la Place Chacha qui tient son nom de Félix Francisco de Souza dit « Chacha » un grand négociant de Ouidah d’origine portugo-brésilienne qui permis au Roi Guézo de se libérer de prison et de reprendre le trône à son frère Adandozan qui l’emprisonna et vendit sa mère en signe de protestation à l’esclavage. En signe de reconnaissance pour cet acte, le Roi Guézo le nomma Premier Vice Roi de la sous région et lui donna une parcelle où la maison est toujours installée. Il épousa 41 femmes en respect au chiffres porte-bonheur et eu 135 enfants.

Étape 2 : l’arbre de l’oubli

Une fois marqué, les esclaves étaient enchainés et envoyés vers l’arbre de l’oubli, un arbre planté au 17ème siècle par le Roi avec la complicité des Portugais. Les hommes devaient faire 9 fois le tour de cet arbre et les femmes devaient faire 7 fois le tour. L’objectif était de leur faire oublier leur origine, leur tradition, leur culture, leur identité afin qu’ils ne réagissent plus comme des êtres humains mais comme des animaux.

Les hommes faisaient 9 tours et les femmes 7 tours car à l’époque les peuples pensaient que les hommes avaient 9 paires de côtes et les femmes 7 paires. Aujourd’hui la science a permis de montrer que nous avons, hommes comme femmes, 12 paires de côtes.

Sur le site, un arbre a été replanté et à son côté une statut d’une sirène qui regarde vers la mer, vers la destination inconnue.

Étape 3 : le dernier village

Le dernier village de Zoungbodji est celui que les esclaves franchissait avant d’être embarqué. Dans ce village qui n’était à l’époque qu’une forêt et une zone marécageuse, les hommes étaient affamés pour les rendre faible et ainsi réduire les rébellions. On leur donnait à l’occasion de l’eau non potable. Les plus résistants survivaient et les autres en mourraient.

Lorsque certains se rebellaient, on les enchaînés et on leur enfilait dans la bouche, un akoko qui est un morceau de bois destinés au bétail et qui sert à le guider. L’idée était de vraiment les réduire à l’état animal.

Il restait dans ce village environ 66 jours et demi, le temps nécessaire pour avoir assez d’esclaves.

Étape 4 : le cimetière

La case dans laquelle les esclaves étaient stockée avant de partir se trouvait dans le village de Zoungbodji tout comme le cimetière qui était une fausse commune de 10 mètres de profondeur et 6 mètres de largeur.

On y jetait les hommes et femmes sans distinction,  les malades, les fatigués et les morts.

Étape 5 : l’arbre de retour

L’arbre de retour avait pour vocation de permettre le retour spirituel de l’âme des esclaves s’ils mourraient dans le trajet où sur place afin de leur permettre de se retrouver sur la terre de leurs ancêtres et ainsi avoir le repos éternel.

Les esclaves, hommes comme femmes, faisaient ainsi 3 fois le tour de cet arbre.

Ce rituel se faisait en en présence des « Egungun », les revenants et était imprégné dans la tradition vaudou. L’idée était de rester uni et amour.

Étape 6 : la Porte de non retour

La porte de non retour est le passage d’où l’on ne pouvait plus revenir. Les esclaves après avoir passé la route des esclaves, ce sentier où l’on trouve aujourd’hui de nombreuses statues portant des messages et  rappels à la culture béninoise et aux règnes des différents rois, étaient épuisés. Nul n’avaient la capacité physique de revenir sur ses pas.

C’est ainsi qu’un monument a été élevé pour symboliser ce départ pour une terre inconnu et un avenir incertain.
On apprend que Ouidah est la deuxième porte de départ des esclaves derrières celle de Pointe Noire (Congo) et devant celles de Gorée (Sénégal), Cape Coast (Ghana) et Zanzibar (Ile de Zanzibar).

Ce monument retrace ainsi les moments forts de la Route des Esclaves puisque les 6 étapes sont ici représentés sur les façades.

C’est ainsi que se termine le voyage des esclaves qui seront ensuite transporté par petits bateaux dans les caravelles où ils seront enchainés et disposés comme du bétail pour la grande traversée.

Source

https://originalfoundblog.com/2017/03/03/les-6-etapes-de-la-route-des-esclaves-de-ouidah/