Historique

Historique

L‘Internet est devenu un phénomène incontournable aujourd‘hui en ce sens qu‘il constitue le pilier de la globalisation de l’économie mondiale. A la base de l‘Internet -c’est a dire – du réseau interconnecté de micro ordinateurs, se retrouve un système de nommage et de gestion du protocole IP. En clair, chaque ordinateur connecté et voulant jouer le rôle de serveur d’information se doit d‘être reconnu par ses pairs par le biais d‘une adresse unique. De même. divers domaines géographiques ainsi que thématiques ont fait l’objet d’une codification permettant un accès facile. Cette codification est gérée par I’IANA. organisme de droit américain, financé par le budget américain . Il convient de noter que depuis quelques mois. un nouvel organisme de droit américain mais se voulant plus ouvert à la communauté internationale de I‘Internet . – I’ICANN – est entrain de remplacer I’IANA.

Un peu d’histoire : en juin 1998, les Etats Unis ont décidé de transférer la gestion des adressages et nommages de sites et domaines Internet à un organisme autonome. plus ouvert à la fois sur le secteur privé et les autres pays. lls publient en conséquence un Livre Blanc qui a fait l‘objet de discussions et de consensus au niveau mondial, avant la prise de décision finale de formation de I‘ICANN qui eut lieu en octobre 1998.

A Reston. près de Washington la position des Etats Unis a été réaffirmée en avril 1998. A Bruxelles au mois de juin 1998, les Européens en ont débattu et ont arrêté une position commune. L’Amérique Latine a organisé son forum International sur le livre blanc fin Août 1998 au cours duquel des considérations d’ordre régional ont été soulevées. La zone Asie/Pacifique quant à elle a organisé sa conférence régionale les 12 et 13 Août I998. Ainsi, seul le continent africain n’a pas eu l‘opportunité d’ articuler sa position face à cette proposition de création d’une nouvelle entité chargée de la gouvernance de l’Internet.

En effet. la gouvernance de I’lnternet devient aujourd‘hui l‘affaire de tous. Mieux. Il s’agit en fait d’enjeux politiques, économiques et culturels d‘importance qu‘il conviendrait de cerner si l‘on tient à en tirer tous les bénéfices. la tenue d‘une conférence régionale africaine sur la gouvernance de l’Intemet s‘inscrit dans cette perspective.

Les usages commerciaux de I‘Intemet s’installent de plus en plus en Afrique et posent un certain nombre de problèmes liés aux aspects régionaux et commerciaux de I’Internet. En guise d‘exemples. on pourrait citer la nécessité d’un cadre spécifique pour l’installation des applications pour le roaming ou le fax et le téléphone sur l‘Internet, la coordination régionale notamment en relation avec les Etats Unis et I’Europe, les enjeux du commerce électronique et principalement l‘autorité de certification. etc.

Face à ces multiples enjeux planétaires, la constitution de regroupements tels que le Groupe Africain de I‘Internet, le groupe africain des administrateurs des réseaux dee noms de domaines. le registre africain des noms et adresses IP. l‘association des fournisseurs de services Internet ainsi que les communautés d‘utilisateurs seront nécessaires pour générer la masse critique des compétences requises pour un usage de I’Internet à des fins de développement. Il s’agit, en fait de faire évoluer l’lnternet en Afrique vers une deuxième étape, celle des communautés d‘intérêts.

La gouvernance de l’Intemet étant un processus continu, la participation des professionnels africains a des listes électroniques de discussion est vivement encouragée. Cependant. pour une participation plus efficace et plus intégrée. il conviendra de trouver Ies mécanismes adéquats pouvant permettre de renforcer les institutions et associations africaines émergeantes. Une conférence africaine regroupant tous les acteurs concernés par le développement de l’Internet constituerait une premiere étape décisive pour l’insertion du continent au processus en cours. A terme. une assistance tant financière que technique sera nécessaire pour former et organiser ces institutions et associations africaines qui sont actuellement dans diverses phases de développement ; il s’agit dc l‘Afrinic (registre africain des noms de domaines et adresses IP), les chapitres ISOC africains. AlSl (Societe Africaine de l’information), le groupe africain de l’lntemet (AIG). le groupe africain des Administrateurs de noms de domaines (AFTLD). etc.

La Conférence Régionale Africaine organisée à Cotonou du 15 au 17 décembre 1998 visait les objectifs ci-après :

– Sensibiliser les administrateurs et autres responsables de noms de domaines africains sur les enjeux de la gouvernance de l‘lnternet et promouvoir un consensus quant à leur rôle dans la nouvelle structure internationale en gestation

– Présenter les mécanismes actuels d’administration des noms et adresses IP et engager une procédure réaliste pouvant permettre la mise en place de l’AfriNIC;

– Discuter des enjeux spécifiques liés à la croissance du commerce électronique sur le continent:

– Traiter des cadres et mécanismes appropriés pour le renforcement ou la création des associations et regroupements liés au développement de l’lnternet tels que les chapitres Internet locaux. les communautés virtuelles académiques. les éditeurs de sites web et de contenus. les acteurs des cadres politiques et législatifs de l‘Internet

–  Organiser un programme de travail pour le Groupe Africain de l’Internet.

l.a Conférence a été organisée par le Comité adhoc du groupe Afiicain de l’lntemet et a connu la participation de 134 personnes venues de 34 pays africains, d’Europe et des Etats Unis d‘Amérique.

Les Actes de la conférence qui sont proposés ici représentent l’ensemble des communications. documents de travail et rapports qui ont été produits au cours des trois journées; nous avons choisi de les présenter sous leur format original et dans la langue de départ. Lorsque cela a été possible, une version anglaise et française ont été proposées afin d’assurer un accès plus facilité à tous.

En ma qualité de Coordonnateur de la Conférence. je tiens à présent à présenter mes remerciements à tous les participants. notamment à ceux qui ont préparé des communications et aux experts de tous continents qui ont contribué à faire de cette première rencontre africaine sur l‘administration de l‘Internet un franc succès. Par ailleurs. l‘un des résultats de la conférence. à savoir la mise en œuvre d’un Conseil d’Administration provisoire pour le Registre Régional africain des Noms de domaines et adresses lP (l’Afrinic) se passe de commentaires : ce fut la preuve d’une volonté commune d’aller de l’avant, d’agir et de coopérer pour le développement de I’Internet sur le continent africain.

Enfin. mes remerciements vont également à ceux sans lesquels la conférence n’aurait pas pu avoir lieu: ils ont apporté leur contribution matérielle et leur expertise; c’est donc ici le lieu de saluer au nom de tous l’inestimable apport du PNUD. de l‘Agence lntemationale de la francophonie. de I‘ lUT. de l‘USAlD. du CRDl, du ECA. de l’ADB. de la NSRC et de tant d’autres ..

Cotonou. le 01 Septembre 1999

Pierre Dandjinou . _

Coordonnateur , Groupe Africain de l’lntemet

Et Coordonnateur de la Conférence